Poteries colorées, les différentes techniques

Poteries colorées, les différentes techniques

Les couleurs en céramique

Parlons couleurs, il existe plusieurs manières de travailler la couleur sur une pièce en céramique. Peu importe qu’on utilise de la faïence, du grès ou de la porcelaine. L’émaillage n’est pas une étape obligatoire. On peut teinter la terre, ou bien lui appliquer de l’engobe, il est également possible de jouer avec des pigments ou d’appliquer des stickers à l’aide d’une troisième cuisson.

J’ai choisi de travailler la couleur au travers des émaux de grès. Pour moi, l’application des émaux sur la céramique est une étape importante dans mon processus de création artistique. Je trouve qu’ils permettent une combinaison infinie de couleur. Dans cet article, nous allons explorer les différentes méthodes d’application des émaux de grès, les types d'émaux disponibles et les facteurs à considérer pour obtenir le résultat désiré.

 

Les différents types d'émaux et les « effets spéciaux »

On retrouve des émaux conçu pour les basses températures ou pour les hautes températures. Au-delà des différentes plages de cuisson, les émaux se déclinent en une multitude de finitions, allant du mat au brillant en passant par le satiné.

Ces variations dépendent de leur composition chimique ainsi que des effets recherchés par le céramiste, tels que la séparation de phase ou les tâches d'huile. Ces derniers sont des émaux catégorisés « d’effets spéciaux ». Je les trouve très intéressants à travailler pour leur coté mystérieux et le caractère unique du rendu de chaque pièce.

D’autres catégories d’émaux sont tout aussi intéressantes, et je n’ai pas encore eu le temps de les explorer. On retrouve les shinos ou encore la cuisson Raku, les émaux de cendres, les émaux de laves.. et d’autres encore. Attention, tous les émaux ne sont pas alimentaires.

Émail "roi", effet séparation de phase.
 
Émail "forêt", effet tache d'huile

 

Les différentes méthodes d'application des émaux

L'application des émaux peut se faire de plusieurs manières, chacune avec ses avantages et inconvénients. Parmi les techniques courantes, on trouve le trempage, l'application en spray à l’aide d’un pistolet d’émaillage, l’utilisation de pinceaux ou encore en versant de l’émail liquide directement sur la pièce. Chacune de ces méthodes influence le résultat final de la pièce.

  • Le trempage : Plonger la pièce dans un bain d'émail liquide permet une couverture uniforme et rapide, idéale pour les pièces de forme simple. Cependant, il peut être difficile de contrôler l'épaisseur de l'émail et les risques de coulures sont accrus.

  • Le spray : cette méthode offre une application fine et régulière, adaptée aux pièces de toutes formes. Elle permet un contrôle précis de l'épaisseur de l'émail, mais nécessite un équipement spécifique et peut être moins efficace pour une application épaisse.

  • Le pinceau : Idéal pour les détails et les motifs complexes, le pinceau offre un contrôle sur l'application de l'émail. Cependant, cela peut être une technique laborieuse et nécessite une certaine expertise pour obtenir un résultat homogène. Les traces de pinceaux sont souvent à prévoir.

  • Le versement : Verser l'émail sur la pièce permet une couverture rapide, tout en offrant la possibilité de créer des effets intéressants. Cependant, il peut être difficile de contrôler l'épaisseur de l'émail et les risques de coulures sont présents.

 

Les différents facteurs à prendre en compte pour le rendu final

Au-delà de la méthode d’application choisie, il y a plusieurs facteurs qui influencent l’aspect final de l’émail. Il faut prendre en compte la température de cuisson de la pièce biscuitée, le taux d’humidité de la poterie avant l’application. Par exemple, l’émail ne s’appliquera pas de la même manière si un coup d’éponge humide a été passé sur la pièce avant l’application. La quantité d'eau ajouté dans la préparation de l'émail a un rôle primordial mais également la durée d’application de ce dernier. Enfin, la température et la courbe de cuisson ont un rôle majeur sur le résultat. Tous ces paramètres sont autant de variables à prendre en compte car ils sont un impact significatif sur la pièce finale.

 

Les méthodes d’application que j’ai choisies et des exemples de résultat.

Personnellement, pour mes pièces, j'ai opté pour une combinaison des types d’applications suivantes : le trempage et le versement. Ces approches me permettent de jouer avec la superposition d’émaux qui lors de la fusion dans le four, donne des rendus uniques. Chaque émail réagissant de manière différente selon la forme de la pièce et le grès utilisé. En contrôlant minutieusement le temps d'application, j'obtiens une épaisseur constante tout en laissant place à une certaine spontanéité artistique.

Voici un exemple d'un mug avec une couche épaisse sur le bord et fine sur la parois. J'aime jouer avec ces variations.


L’émail étant une couche de verre, la transparence a son importance dans le rendu final. En couche épaisse : l’émail est fort et résistant. Il donne aussi des rendus de couleurs intenses. Il paraît plus opaque, bien que l’opacité dépende de la composition de la recette.

En couche fine, le verre est très transparent et peut paraître très prononcé sur un grès foncé. Les terres claires voire blanches donnent l’effet de couleurs plus vives. Voici un exemple d’un même émail sur deux grès différents :

Retrouvez les pichets ici .

Conclusion

L'application des émaux sur la céramique est à la fois un processus contrôlé et aléatoire. Chaque pièce est unique, portant l'empreinte de la technique et des choix artistiques du céramiste. Malgré tous nos efforts pour maîtriser chaque aspect du processus, il reste une part d'imprévu et de magie dans la transformation de la matière brute en œuvre d'art.

 

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